10 astuces pour réussir ses semis
- Eve-Lyne Auger
- 27 avr. 2021
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 mars

Se lancer dans l’aventure des semis pour le potager peut paraître une montagne pour un débutant en jardinage. Prendre part à la création de son potager de A à Z et participer à tout le processus de croissance de ses futurs plants est une aventure vraiment formidable. Pour vous permettre de démarrer le processus du bon pied, j’ai cru bon vous partager mes découvertes des dernières années pour optimiser la réussite de vos tous premiers semis. J’ai fait plusieurs erreurs de débutante (oups!) et j’espère vous permettre de les éviter grâce aux 10 astuces suivante :
1- Bien choisir ses semences selon sa zone de rusticité
Avant de commencer son processus et de s’équiper, il est primordial de déterminer votre objectif.
Qu’est-ce que vous souhaitez faire de vos semis une fois à maturité?
Voulez-vous quelques plants qui demandent peu d’entretien pour garnir des bacs ou voulez-vous nourrir votre famille avec vos récoltes tout l’été?
Ce sont ces questions importantes qui vous permettront de faire les bons choix et de trouver les semences dont vous aurez besoin. Aussi, il est nécessaire de déterminer dans quelle zone de rusticité vos plants seront plantés.
Au Canada, il existe 9 zones différentes, allant de 0 à 8, de plus froid à plus chaud.

Pour trouver votre zone de rusticité, cliquez ici :
En connaissant votre zone, vous pourrez savoir à quel moment vous serez en mesure de mettre en terre vos plants matures, ce qui vous permettra de déterminer l’occasion idéale pour démarrer certains semis à l’intérieur.
2- Organiser son ensemencement
Aussi, il est important de savoir que chaque semence est différente. Certaines germent en 5 jours et d’autres en 2 semaines. Certaines viennent à maturité très rapidement, d'autres peuvent prendre plus de temps. Il est donc bon de connaître toutes les informations de croissance liées aux semences que vous choisirez.
Avant de vous mettre à planter dans votre salon toutes les semences que vous achetez, il est bon de savoir que ce ne sont pas tous les semis qui peuvent être démarrés à l’intérieur. Certains n’en ont pas besoin et pourront être semés directement au potager, comme les radis, la laitue ou la roquette. Vous retrouverez ces informations sur l’emballage de vos semences ou en demandant à votre professionnel en centre jardin.
Pour ma part, j'aime me suis créé un échéancier afin de déterminer le moment propice et l'endroit idéal pour semer. Comme ça, on sort ses plants à l'extérieur au bon moment en leur évitant de passer trop de temps à l’intérieur avant la belle saison et on plante au potager les semences qui peuvent tolérer davantage le froid et une faible luminosité.
3- Se faire un plan
Pour bien déterminer le nombre de semis dont vous aurez besoin et faire le choix final de vos semences, il est important de bien connaître l’espace extérieur dont vous disposez et, aussi, l’ensoleillement dont vos plantes bénéficieront une fois au potager. Certaines plantes potagères ont besoin d’énormément de soleil et d’espace pour bien pousser, tandis que d’autres préfèrent être un peu à l’ombre. Il est donc utile de dessiner un plan à l’échelle des dimensions de votre futur potager, en y incluant l’endroit où le soleil se lève et sa rotation jusqu’à ce qu’il se couche. Vous pourrez y dessiner les différents plants que vous souhaitez mettre en terre en utilisant les informations de culture présentes sur le sachet de semences. Pour ce faire, utiliser les données de distance nécessaire entre les plants et le type d’ensoleillement dont ils ont besoin. Vous pourrez dessiner les plants de petite taille plus au sud de votre potager et les grands plants plus au nord. Une fois ce plan fait, notez le nombre de plants de chaque variété que vous souhaitez obtenir et ensuite, vous serez prêt à vous équiper pour planter vos semis.
De mon côté, au lieu de grifoner tout ça dans un cahier, j’ai utilisé le cahier Mon jardin sur papier de Cynthia Dulude et je l’adore! #pasunepub


Ce cahier est formidable pour retrouver tout au même endroit et vous permettre de faire une planification efficace. Il inclut :
Des tableaux d'informations utiles (comme un tableau pour le calcul de l'ensoleillement de vos plants)
Des conseils et bases pour bien jardiner
Plusieurs sections :
- Une section Jardin (un répertoire de 50 fiches à remplir pour y classer vos plantes, en y inscrivant leur nom, la date de plantation, les besoins en lumière et en eau, l'arrosage, les problématiques potentielles et des notes) - Une section Potager (idem à la section Jardin mais pour vos fines herbes, vos fruits et vos légumes au potager, toutes deux avec des pages quadrillées pour faire des dessins de vos plans de potager ou de vos plans de jardin) - Une section Semis (pour dresser l'inventaire de vos semences, avec un tableau planificateur à remplir de vos semis intérieur et extérieur)
- Une section Journal (pour la prise de notes afin d'y inscrire vos apprentissages, les sujets importants à ne pas oublier, etc.) - Une section À faire/To do (qui inclut un calendrier de suivi des tâches à faire) - Une section Achats (qui inclut une liste à cocher pour les achats)
Une pochette en fin de cahier pour y glisser vos semences
C'est vraiment un ouvrage pratique et clé en main pour tout vos besoins, mais vous pouvez toujours le concevoir vous même en utilisant un cartable et des feuilles, comme je l'ai fait lors de ma première année de jardinage.
4 - Disposer d’une bonne luminosité

La règle d’or avant de se lancer dans une grande aventure de semis est la suivante : luminosité, luminosité, luminosité. Si vous vivez dans un demi sous-sol et que vous n’avez jamais de soleil qui entre chez vous, vos semis auront énormément de difficulté à croître et vous rencontrerez plusieurs problèmes.
Une fois germés, les semis ont besoin d’énormément de lumière, en moyenne de 12h à 18h d’ensoleillement par jour. Si vous ne bénéficiez pas d’une fenêtre exposée au sud ou si peu de soleil entre chez vous, comme mentionné plus haut, il peut être intéressant de s’équiper d’une lampe de croissance. C’est ce que j’ai fait après avoir mis en terre mes semis en mars dernier et ça a fait toute la différence. Vous en trouverez différents modèles selon ce que vous avez besoin en centre jardin.
5 - Bien choisir son matériel
On peut réaliser des semis avec pas grand chose : des semences qu'on a déjà à la maison, des cartons d'œufs ou des pots de yogourt, de l’eau, du soleil, du bon terreau et voilà, le tour est joué. Cependant, si vous pensez reproduire l’expérience à chaque année, il peut être intéressant de s’équiper avec du matériel de qualité que vous pourrez réutiliser à chaque fois :
- Un sac de terreau à semis
- Un plateau alvéolé pour semis
- Un plateau à égouttement
- Un dome de plastique transparent
- Des gants de jardinage
- Une petite pelle à jardin
- Un arrosoir
- Une bouteille vaporisateur
Une fois le tout rassemblé, vous serez enfin prêt.e à mettre en terre vos semences.
6 - Planter plus d’une semence
Pour vous assurer le succès de vos semis et obtenir un plant par alvéole, plantez toujours 3 semences dans chaque trou. Quelques fois, les semences peuvent être inactives, alors il est toujours mieux d’en planter plusieurs pour s’assurer qu’au moins une des trois poussera. Une fois la germination faite, si vous obtenez plus d’une pousse par alvéole, n’hésitez pas à trier et conserver uniquement celle qui semble la plus belle et la plus solide.

7 - Avoir un bon départ
Pour vous assurer une bonne germination et obtenir des pousses saines et fortes, il est important d’offrir à vos semences des conditions optimales.
Une fois mises en terre, les semences ont besoin d’être bien arrosées, placées dans un endroit assez chaud (autour de 25℃) et d’être maintenues à un bon taux d’humidité. C’est à ce moment que le dôme de plastique transparent est utile afin de créer un effet de serre. Il ne sera pas nécessaire de les arroser à nouveau, mais vous pouvez vaporiser un peu d’eau à la surface de la terre pour vous assurer de maintenir l’humidité sous le dôme.
Aussi, pour germer, elles n’ont pas besoin d’une forte luminosité, alors vous pouvez privilégier un endroit plus ombragé pour les déposer.
8 - L’importance de l’aération
On a tendance à l’oublier, mais une bonne aération est primordiale pour vous assurer le succès de vos semis. Si jamais vos semences, vos pousses ou vos plants ne bénéficient pas d’une bonne circulation d’air, vous risquez de rencontrer plusieurs problèmes, dont des problèmes de moisissure.
Il est donc important, peu importe le matériel que vous utilisez, de laisser de l’espace à l’air pour circuler. Ça veut dire avoir de bons et grands trous de drainage sous vos contenants de semis, laisser de l’espace entre la base vos contenants et votre plateau de drainage et avoir de bons trous d’aération sur votre dôme de plastique.
Plus vos semis pousseront et plus ils auront besoin d’aération pour bien croître, mais aussi pour devenir solides.
9 - Repiquer ses semis

Il se peut qu’en cours de croissance, vos pousses deviennent trop grandes pour demeurer dans leurs premières alvéoles. Vous le remarquerez lorsque le système racinaire débordera des trous de drainage et que votre pousse semblera trop à l’étroit. À ce moment-là, il est temps de repiquer votre plant, c’est-à-dire de le planter dans un contenant plus grand.
Sachez cependant qu’il n’est pas toujours nécessaire de repiquer ses semis dans un pot plus grand. Cette étape est très stressante pour votre plante et si les conditions sont déjà optimales à l’extérieur (une température autour de 12 degrés la nuit), vous pourrez faire passer votre plant directement au potager.
Si les conditions extérieures ne sont pas favorables, utilisez alors un contenant un peu plus grand avec de bons trous de drainage et votre terreau à semis. Si vous le désirez, vous pouvez aussi vous procurer une poudre pour favoriser l’enracinement que vous ajouterez à votre plant lors du repiquage pour mettre toutes les chances de votre côté.
10 - Solidifier ses plans
Parlant de plants solides, lorsqu’on fait pousser ses semis à l’intérieur, il est important de leur offrir des conditions semblables à ce qu’ils pourraient recevoir s’ils étaient à l’extérieur. Tel que mentionné plus haut, on leur offre de la terre, de l’eau, de la lumière, de l’air, mais il ne faudrait pas oublier qu’en nature, les plants sont victimes de certaines intempéries qui leur permettent de devenir plus forts. Pour vous assurer de leur offrir ce qu’il leur faut, dès que vos pousses seront en développement, autour de la 3e semaine, vous pouvez ajouter un ventilateur vertical à votre équipement. En l’activant et en le faisant souffler doucement, en rotation et à une certaine distance de vos plants, vous leur permettrez de devenir plus forts et de bien résister à la transition qui les attend lorsqu’ils passeront au potager. Aussi, il est bon de leur permettre de s’acclimater aux changements de température qu’ils vivront une fois plantés à l’extérieur. Si vous le pouvez, une fois vos plants matures et prêts à aller au potager, mettez vos pots à l’extérieur quelques heures par jour pendant une semaine. Commencez tranquillement et augmentez le nombre d’heures à chaque jour. En plus de leur permettre de s’acclimater aux changements de température, vous leur permettrez aussi de s’acclimater aux bourrasques de vent et aux rayons du soleil, vous assurant un meilleur succès lorsque vous les planterez directement au jardin.

En souhaitant que ces astuces vous permettent d’éviter ou de régler certaines problématiques avec vos semis. Si jamais vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à poser vos questions à un professionnel en horticulture dans un centre jardin près de chez vous.
Bon jardinage!
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